À Gaza, une guerre contre les enfants, l’éducation et la santé
La guerre à Gaza a plongé la région dans une crise humanitaire sans précédent, où les enfants paient un lourd tribut. Privés de sécurité, d’éducation et de soins, ils grandissent dans un quotidien marqué par la violence et la privation, menaçant l’avenir de toute une génération.
La guerre à Gaza a provoqué une crise humanitaire dévastatrice sans précédent, particulièrement pour les plus vulnérables : les enfants. Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Gaza détient désormais le triste record du plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde. Un enfant sur quatre y souffre de telles blessures.
Depuis le 7 octobre 2023, les chiffres sont glaçants : plus de 44 600 morts, dont 17 492 enfants, et 105 834 blessés. Ce lourd bilan comprend plus de 150 journalistes et 750 enseignants. À cela s’ajoutent plus de 11 000 disparus et une dévastation totale des infrastructures : 87 % des écoles détruites, privant 625 000 élèves d’éducation.
Les services de santé de Gaza sont à genoux. Moins de la moitié des hôpitaux (17 sur 36) sont encore partiellement fonctionnels, selon l’Organisation mondiale de la santé. Une pénurie critique de médicaments et de matériel médical aggrave la situation. Les équipes médicales de l’Unrwa ont recensé près de 19 000 enfants hospitalisés pour malnutrition aiguë au cours des quatre derniers mois.
C’est presque le double des cas recensés au premier semestre 2023. La détresse psychologique est également profonde : des milliers d’enfants grandissent dans un environnement saturé de violence, de pertes et de privations, portant des cicatrices qui marqueront plusieurs générations.
Fatima, deux ans, amputée des deux jambes
Fatima n’a que deux ans, mais sa vie a déjà été brisée par des frappes de l’armée israélienne. Sa mère, Nihad, raconte : « Nous avons été réveillés par le bruit des bombardements et nous nous sommes retrouvés coincés sous les décombres. Quand je me suis levée pour secourir Fatima, j’ai vu que ses jambes avaient été écrasées. Elles ont dû être amputées au-dessous des genoux. »
Quand je me suis levée pour secourir Fatima, j’ai vu que ses jambes avaient été écrasées.
Nihad
Fatima est née après quatorze ans d’attente et de tentatives de ses parents d’avoir un enfant. Malgré tout, sa mère continue de chanter pour elle, tentant de lui offrir un semblant de normalité. « Je suis très reconnaissante qu’elle ait survécu, mais quelle est sa faute ? Qu’a-t-elle fait de mal ? Je veux qu’elle ait une vie normale comme les autres enfants. »
Aujourd’hui, la priorité pour la famille est de trouver des médicaments pour soulager leur jeune enfant. « Nous sommes constamment à la recherche d’analgésiques pour elle. Sa vie tourne autour des analgésiques et de l’attente d’une opération. »
Malgré des sombres statistiques, les histoires d’espoir et de résilience brillent dans l’adversité. Il incombe à notre responsabilité collective de garantir que ces enfants ne soient pas réduits à de simples chiffres. Ils incarnent l’avenir de Gaza, porteurs d’un potentiel de guérison, de reconstruction et de progrès. Leur donner les moyens de réussir, c’est ouvrir la voie à des lendemains empreints de paix et de renouveau.
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