Les mères solos jouent collectif
Elles jonglent entre parentalité et travail, au prix de leur temps libre. Membres de la Collective des mères isolées, cinq femmes témoignent de leur quotidien lors d’un après-midi festif. L’occasion pour elles de se retrouver et d’échanger.
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« La paresse, c’est précisément le non-travail » Le couple hétéro, aspirateur à temps libre
Sarah
Sarah, 41 ans, élève seule sa fille de 6 ans et demi, diagnostiquée autiste légère. « Celle qui me sauve la vie, c’est ma fille. Elle dort treize heures par nuit, ça me laisse souffler un peu », confie-t-elle. Entre son métier de professeure de philosophie, les soins médicaux en l’absence de structures adaptées et ses engagements militants, Sarah se bat contre des institutions qui l’épuisent. Son seul temps libre ? « La douche, où, quand j’ai un paquet de copies à finir, je vais écouter des histoires sur ma petite enceinte, et voilà. »
Soumia
Soumia, 41 ans, est mère isolée depuis près de quatre ans. Éducatrice spécialisée, elle jongle entre son métier et l’éducation de sa fille de 3 ans et demi. « La douche du soir, c’est souvent mon seul temps libre », confie-t-elle. Récemment, une amie et elle ont décidé de s’octroyer une soirée tous les deux mois en gardant l’enfant de l’autre. « Ce mois-ci, je vais enfin danser et écouter de la musique, ce que je n’ai pas fait depuis ma grossesse », dit-elle avec enthousiasme. Une petite victoire dans un quotidien bien chargé.
Virginie
Virginie, 38 ans, est mère isolée depuis que son fils a un an. Animatrice, elle se forme pour devenir animatrice jardinière dans les écoles et adapter ses horaires à sa vie de famille. « Mon temps libre ? Je l’utilise souvent pour militer, c’est ma manière de rester connectée et de ne pas me sentir seule », explique-t-elle. Entre les entraînements de basket de son fils et ses engagements, ses rares moments à elle sont une soirée canapé. Sa dernière balade à cheval remonte à quatre ans. Elle rêve cependant d’un verre entre amis ou d’un concert, des plaisirs qu’elle a presque oubliés.
Aurélie
« Pendant des années, je me suis oubliée », confie Aurélie. Mère isolée depuis onze ans, elle jongle entre son rôle de parent, son métier de professeure d’anglais et ses engagements associatifs. « Mon métier, je m’y éclate, je ne le vis pas comme un travail », raconte-t-elle. Grâce à ses projets scolaires, elle ouvre des horizons à ses élèves, comme des échanges avec l’Inde ou Los Angeles. Son rare moment à elle : quinze minutes à l’aube, casque sur les oreilles, portée par une musique du désert. Elle rêve encore de voyages et espère un jour traverser le Sahara avec ses enfants.
Sandrine
Sandrine, 38 ans, est mère isolée depuis cinq ans et demi et étudiante en dernière année pour devenir éducatrice de jeunes enfants. « Le soir, après avoir tout géré, ma soupape, c’est Netflix. Si je n’ai pas ça, je ne tiens pas le choc », dit-elle en souriant. Entre son fils qu’elle élève seule et ses engagements, le temps libre est rare. « Les rares fois où j’ai pu faire les courses toute seule, c’étaient des pauses. Il n’y a qu’une mère isolée qui puisse le comprendre, je pense. » Les vacances ? Elles sont parfois partagées avec une amie proche, également maman seule, quand une soirée de fête devient un luxe inoubliable.
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