Lagon Nwar, intense confluence
Le quatuor métissé effectue une mini-tournée, en amont de la sortie de son superbe premier album.
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Lagon Nwar (Airfono/L’Autre Distribution/Idol), à paraître le 28 mars. En concert : 11 février à Fontenay-sous-Bois, 12 février à Nantes, 14 février à Toulouse, 15 février à Marciac.
Groupe dont le nom singulièrement imagé traduit bien la nature hybride, au confluent de plusieurs sources, Lagon Nwar a été impulsé par Quentin Biardeau (saxophone, synthés) et Valentin Ceccaldi (basse), deux musiciens – amis de longue date, originaires d’Orléans – gravitant dans la zone la plus libre du jazz français actuel. Entre 2020 et 2021, ils ont lancé les bases de nouveaux morceaux. Désireux de trouver une énergie créatrice puissante dans le contexte morose du début de la pandémie de covid-19, ils ont ressenti le besoin de s’entourer de partenaires aux trajectoires et aux (fortes) personnalités concordantes.
Le premier sollicité a été le musicien (batterie, percussions) et chanteur burkinabé Marcel Balboné, qu’ils connaissaient depuis quelques années. Le trio ainsi constitué a réalisé quelques démos. « En les écoutant, il nous a semblé nécessaire d’incorporer aussi une voix féminine, qui se place en première ligne et amplifie la dynamique de la musique », nous raconte Quentin Biardeau.
Flux fiévreux
Dotée d’une voix et d’une présence scénique ardentes, la jeune chanteuse réunionnaise Ann O’Aro – déjà autrice de trois albums solo très remarqués, dont Bleu (2024) – s’est vite imposée à leur esprit. Contactée, elle a répondu favorablement, et le trio masculin s’est envolé vers La Réunion, au printemps 2023, pour la rencontrer et sceller leur alliance.
Là-bas, sur cette terre volcanique, le quatuor – d’abord baptisé Lagon Noir, puis Lagon Nwar – a pris forme, dans le feu de l’action, trouvant d’emblée une parfaite interconnexion en studio de répétition. Consolidé par plusieurs sessions ultérieures, il a constitué un répertoire assez substantiel (ô combien) pour pouvoir faire ses débuts sur scène, en décembre 2023.
Découlant d’un processus créatif foncièrement collectif, dans un déploiement ultra-organique, les morceaux mêlent diverses langues (français, créole, québécois, bissa, mooré) et musiques (afro-jazz, maloya, rock psyché) en un flux aussi torrentueux que fiévreux, superbement canalisé sur le premier album de Lagon Nwar – sortie fin mars. À plus court terme, le groupe donne plusieurs concerts, le premier s’inscrivant dans le cadre de l’excellent festival Sons d’hiver.