Barbouzerie : Bernard Squarcini, ou la condamnation inédite d’un « grand flic »

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LVMH a bel et bien fait surveiller François Ruffin, prendre des photos de lui et sa famille, et infiltrer pour cela le journal Fakir. Ces faits sont attestés par le jugement du tribunal correctionnel de Paris, rendu le 7 mars après plusieurs semaines de procès. Il condamne lourdement Bernard Squarcini pour avoir « conçu et validé [ce] système de surveillance étroite » au profit de la multinationale du luxe de Bernard Arnault.
L’ex-chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue depuis DGSI), Bernard Squarcini, reconverti dans le privé après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, écope de quatre ans de prison, dont deux avec sursis, 200 000 euros d’amende, la confiscation de 452 000 euros, saisis sur une assurance-vie, et l’interdiction d’exercer pendant cinq ans toute activité professionnelle en matière de renseignement, de surveillance, de conseil et d’intelligence économique.
Le tribunal lui reproche aussi notamment d’avoir utilisé les moyens de l’État, à l’époque où il dirigeait la DCRI, pour le compte personnel de Bernard Arnault, et d’avoir ensuite obtenu de réseaux policiers amis des informations confidentielles sur une enquête en cours impliquant LVMH et le groupe Hermès. Une telle condamnation d’un « grand flic » est inédite et méritait d’être portée à la connaissance du public, ce qu’ont fait la plupart des médias. Sauf Le Parisien, qui s’est contenté d’une brève dans ses éditions du 8 mars sans mentionner LVMH, propriétaire du titre. Ainsi va la presse des milliardaires.
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