Le racisme anti-Blancs n’existe pas

Face à la montée de l’antisémitisme, du racisme et de l’islamophobie, les défenseurs de la « France aux Français » allument le contre-feu d’un racisme anti-Blancs imaginaire. Une invention de l’extrême droite, que même la porte-parole du gouvernement reprend désormais.

Pierre Jacquemain  • 25 mars 2025
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Le racisme anti-Blancs n’existe pas
Manifestation contre le racisme et le fascisme à Paris, le 22 mars 2025.
© Bertrand GUAY / AFP

Alors que les actes antisémites progressent de manière significative, de même que les actes racistes et islamophobes, les défenseurs de la France aux Français, les bons, les blonds, les Blancs, allument un contre-feu, et dénoncent avec force et vigueur le « racisme anti-Blancs ». C’est dire si leur combat contre l’antisémitisme est sincère. Et prioritaire. En réalité, ils ne font que hiérarchiser leur haine. Les Arabes et les Noirs d’abord, les juifs ensuite.

Voilà des siècles d’oppression, de colonisation, d’esclavage, qui ont fait de l’homme blanc le maître en la matière de racisme, réduits à peau de chagrin. A-t-on déjà vu un homme blanc arrêté par la police parce que son teint pâle faisait de lui un suspect ? A-t-on déjà entendu parler d’une femme blanche discriminée à l’emploi pour n’avoir pas eu la bonne couleur de peau ? A-t-on déjà refusé un logement à cet homme blanc ou cette femme blanche pour la même raison ?

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Si, de manière isolée et marginale, des Blancs ont pu être victimes de violences, de discrimination, d’injustices, ça n’est pas le fait de leur couleur de peau. Le racisme, c’est un système. Un Blanc peut se rendre dans la plupart des pays du monde sans être victime de ce système qui stigmatise, hiérarchise, exclut, agresse. Même dans un espace où le Blanc se retrouve en position numérique inférieure, donc minoritaire, il reste un dominant. Il pourra toujours faire l’objet de haine, par son statut notamment, ça ne sera jamais du racisme.

Jamais les Blancs n’ont été visés en tant que groupe blanc par des politiques oppressives au profit de minorités non blanches et ce du seul fait de leur couleur.

R. Diallo

Parce que le rapport de force, aux quatre coins du monde, depuis des siècles, est en sa faveur. Comme le rappelle à la perfection Rokhaya Diallo : « Jamais les Blancs n’ont été visés en tant que groupe blanc par des politiques oppressives au profit de minorités non blanches et ce du seul fait de leur couleur. Jamais ils n’ont fait l’objet de théories raciales faisant d’eux des êtres inférieurs et se traduisant dans des pratiques institutionnelles. Certes, des Blancs étrangers peuvent être exposés à la xénophobie, des Blancs ont été réduits à l’esclavage par le passé, des Blancs juifs ont vécu la tragédie du génocide. Personne ne peut nier ces horreurs. Toutefois, elles n’ont jamais été justifiées du fait de leur couleur de peau. » Voilà ce qu’est le racisme. Voilà pourquoi le racisme anti-Blancs n’existe pas.

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Les fachos n’aiment pas la science. Encore moins les sciences sociales. Pourtant, elles nous enseignent ce qu’est le racisme. Elles démontrent pourquoi le racisme anti-Blancs est une vue de l’esprit, un argument politique infondé, pourquoi il n’existe pas. Invité de France Culture il y a quelques années, le sociologue Éric Fassin avait déclaré ceci : « Le racisme anti-Blancs n’existe pas pour les sciences sociales, ça n’a pas de sens. En revanche, c’est très présent dans le discours public, on en parle beaucoup : il y a un écart entre ce que racontent les disciplines scientifiques et ce dont on parle dans le débat public. »

Cette affirmation-là, autrefois exclusive à l’extrême droite, est justifiée jusque dans les rangs desdits ‘modérés’.

Il est tellement présent que cette affirmation-là, autrefois exclusive à l’extrême droite, est justifiée jusque dans les rangs desdits « modérés », qui n’ont plus rien de modéré, à l’instar de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, qui a fait sienne cette thèse. Et il en va ainsi, tranquillement, de plateaux de télévision en studios de radio. « Oui, le racisme anti-Blancs existe », a lancé le journaliste Alain Duhamel sur BFM, en débat avec un journaliste de Valeurs actuelles. Les mêmes qui vous expliquent désormais que Jordan Bardella et Marion Maréchal sont définitivement lavés de tout soupçon d’antisémitisme parce qu’ils sont invités en Israël par le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou. Glaçant !

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Parti pris

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