Rien ne va plus entre Paris et Alger

Bruno Retailleau continue de hausser le ton avec l’Algérie. Lundi 3 mars, sur BFMTV, le ministre de l’Intérieur a annoncé que ses services étaient « en train d’établir une liste de plusieurs centaines » de ressortissants algériens « qui ont des profils dangereux ». « Ces gens-là, nous allons les présenter aux Algériens, a-t-il ajouté. […] Là, ce sera l’épreuve de vérité. »
Alors que les deux pays entretiennent des relations exécrables depuis la reconnaissance officielle par Emmanuel Macron de la souveraineté du Maroc au Sahara occidental en juillet dernier, Bruno Retailleau dénonce le refus d’Alger de reprendre ses ressortissants expulsés de France, citant à l’envi le cas de l’auteur de l’attaque au couteau qui a fait un mort à Mulhouse le 22 février : à 14 reprises, l’Algérie avait refusé de le reprendre sur son territoire.
Ces refus de réadmission sont aussi à l’origine de l’ultimatum lancé par François Bayrou à l’issue d’un comité interministériel de contrôle de l’immigration, le 26 février. Le premier ministre s’est donné une période de quatre à six semaines pour vérifier si le gouvernement algérien compte respecter l’accord de 1968 sur la politique migratoire. Faute de quoi cet accord, dénoncé par Bruno Retailleau pour les « avantages exorbitants » concédés à l’Algérie, sera dénoncé. Les mesures de rétorsion prévues par Beauvau dans une note secrète révélée par La Tribune dimanche ne viseraient pas seulement la nomenklatura algérienne, mais plus largement l’ensemble d’une population.
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