Turquie : « Un coup de force pour entraver la volonté du peuple »

© YASIN AKGUL / AFP
C’est le plus grand mouvement de contestation en Turquie depuis 2013. L’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, a déclenché des manifestations dans les plus grandes villes du pays. L’édile, membre du Parti républicain du peuple (CHP), est accusé de « corruption » et a été arrêté à son domicile mercredi 19 mars. Il a été transféré dans une prison proche de la capitale le dimanche suivant, accompagné de près de 50 coaccusés, et « suspendu de ses fonctions ».
Le président du CHP, Özgür Özel, dénonce « un coup de force pour entraver la volonté du peuple », İmamoğlu étant le principal opposant à l’actuel président turc, Recep Tayyip Erdoğan. Malgré les interdictions de rassemblements à Istanbul, Ankara et Izmir depuis mercredi, des dizaines de milliers de personnes défilent dans les rues chaque jour. Lundi 24 mars, le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir interpellé plus de 1 130 personnes à travers le pays.
Plusieurs journalistes ont été arrêtés chez eux pour avoir couvert les mobilisations, et le réseau social X a annoncé dimanche soir qu’Ankara avait demandé la fermeture de plus de 700 comptes jugés hostiles. Le CHP a organisé dimanche une primaire symbolique à laquelle İmamoğlu était l’unique candidat. Selon le parti, 15 millions d’électeurs auraient participé au vote désignant l’élu emprisonné comme candidat à la présidentielle de 2028. Les avocats d’İmamoğlu ont annoncé faire appel de la décision d’incarcération.
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