Face à Trump, Harvard fait de la résistance

L’université la plus prestigieuse du pays a contre-attaqué la Maison Blanche, dans la nuit du 21 avril, en poursuivant en justice l’administration Trump à la suite du gel des subventions fédérales de 2,2 milliards de dollars. Une décision qui sanctionnait le refus de l’université de se soumettre aux exigences de Trump. Après avoir accusé Harvard de laisser prospérer l’antisémitisme en autorisant des étudiants à manifester leur soutien à Gaza, le président souhaitait mettre fin aux politiques de diversité et imposer des changements dans les programmes « aliment[ant] le harcèlement antisémite », selon le Washington Post.

Dans son recours au tribunal fédéral de Boston, l’université reproche au gouvernement américain de « se servir de la suspension de financements fédéraux comme levier pour obtenir le contrôle des prises de décision académiques de Harvard ». En réaction, plus de cent présidents d’université et de collège américains, dont les prestigieux établissements Brown, Cornell, Harvard, Princeton et Yale, ont signé une déclaration publiée par l’American Association of Colleges and Universities, dénonçant « l’ingérence gouvernementale et l’interférence politique » de l’administration Trump.

La pression sur le milieu académique s’accentue avec des menaces constantes visant les chercheurs américains. En réponse à ces attaques et coupes budgétaires, l’université Aix-Marseille a lancé un programme de trois ans, « Safe Place for Science », destiné à l’accueil d’une quinzaine de scientifiques américains. Près de 300 ont déjà candidaté.