Police : le harcèlement des « indésirables » en région parisienne

En région parisienne, la police ne se contente plus de maintenir l’ordre : elle gère les « indésirables ». C’est ce que révèle un rapport écrit par Magda Boutros et Aline Daillère, et publié le 9 avril, avec le soutien de la Défenseure des droits. Jusqu’au milieu des années 2010, les policiers, agissant sur instructions hiérarchiques, avaient déjà recours aux contrôles et aux vérifications d’identité pour éloigner certaines catégories de la population des espaces publics.
À partir de 2017, dans un contexte d’extension du champ d’application de l’amende forfaitaire, se sont ajoutées des pratiques de multiverbalisation ciblant des jeunes hommes issus de l’immigration et des classes populaires pour leur simple présence dans l’espace public. L’étude révèle qu’il existe bien aujourd’hui « une politique institutionnelle, dans plusieurs commissariats parisiens, d’“éviction des indésirables” des espaces publics ».
Certains adolescents ou jeunes adultes ainsi ciblés peuvent cumuler des dettes d’amendes s’élevant jusqu’à plus de 30 000 euros. Dans un entretien accordé à Basta!, les chercheuses et autrices du rapport précisent que la police répond prioritairement aux plaintes de riverains exigeant de « faire dégager » les jeunes, renforçant ainsi des logiques d’exclusion raciale et sociale. Loin d’être des dérives isolées, ces pratiques révèlent un recours inquiétant à la police dans l’espace public par les riverains et les autorités municipales.
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