Les cerises du Chili et autres fruits hors saison débarquent sur les marchés. Il est urgent de les boycotter!
Les cerises du Chili et d’Afrique du Sud, les asperges vertes ou blanches du Pérou, les fraises d’Egypte, les haricots verts du Kenya et du Burkina Faso viennent de faire leurs apparitions sur les marchés et dans les étals des grandes surfaces. Et on en passe et pas des meilleurs. Pour avoir vu, il y a quelques jours, les conditions dans lesquelles sont, par exemple, cultivées les asperges au Pérou, je ne peux que souhaiter un boycott de ses produits qui, transportés par avion, entrainent un grand gaspillage d’énergie et contribuent, en France et ailleurs, au réchauffement climatique.
De plus les conditions dans lesquelles sont cultivés ces fruits et ses légumes « hors saison » sont scandaleuses :
-Travailleurs et les travailleuses agricoles mal payés et exploités, la plus grande partie du prix de vente de ses produits allant aux intermédiaires : les sociétés qui les exportent et celles qui les écoulent en France, gagnent, pour chaque kilogramme, beaucoup plus que ceux qui les cultivent.
-Comme ces produits frais sont abreuvés de pesticides, ceux qui les font pousser respirent en permanence et sans aucune protection, tous les fongicides, insecticides et herbicides utilisés dont un certain nombre sont d’ailleurs interdits en Europe et en France. Les femmes et les enfants employés dans ces cultures sont donc fréquemment intoxiqués sans que nul consommateur ou gouvernement ne s’en émeuvent.
-Les grandes exploitations qui les produisent accaparent en général, comme j’ai pu le constater au Pérou, des ressources en eau qui se raréfient dans les pays producteurs au détriment des paysans locaux.
-Toutes ces cultures se font aux dépends des cultures vivrières locales.
Quand des Français se demandent ce qu’ils peuvent faire pour contribuer au ralentissement du dérèglement climatique ou aider les pays du Sud, ils peuvent répondre en refusant de consommer pendant les fêtes en particulier et pendant tout l’hiver en général, ces produits qui voyagent trop pour être honnêtes et qui minent les économies des pays émergents ou en voie de développement.
Il serait temps que la partie de la population qui a les moyens de s’offrir ce luxe source de danger et d inégalités, prenne conscience qu’il existe encore des saisons et qu’il est stupide de vouloir consommer n’importe quoi pendant toute l’année. En contribuant aux bénéfices de l’industrie agroalimentaire, celle qui, déjà, pollue le territoire français.
Champs d’asperges exploités par des sociétés agroalimentaires spécialisées dans l’exportation dans le Nord du Pérou:200 000 tonnes par an
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