Courrier des Lecteurs
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La répression arrive toujours en retard
Nous assistons aujourd’hui à un numéro de duettistes, entre le ministre de l’intérieur et celui de la justice, pour voir qui agitera le plus gros gourdin une fois que le crime sera commis.
Ils attendent le crime pour se lamenter, aller (s’)exhiber toutes affaires cessantes condoléances et rodomontades.
Ce qui ne fera jamais ressusciter le mort, et n’aura d’autre effet que de faire monter le scandale et le ressentiment. Et aussi de se dire qu’ils n’ont d’autre emploi du temps que d’attendre le fait divers.
Quel confiance accorder à des petits messieurs qui n’ont d’autre préoccupation que de se montrer sur le lieu du crime, sans utilité aucune pour l’enquête ou la résolution du problème, mais en accaparant les forces de police et les personnes ayant une réelle utilité, et ce sans aucun résultat.
Et en adressant des coups de menton à des nuées de journalistes qui n’ont d’autre utilité que de faire monter la mayonnaise.
Les comportements se répondent : à la menace et la répression ne peuvent correspondre que la terreur et/ou la révolte, à l’accueil et la bienveillance répondent la coopération et l’adhésion
La vraie réponse ce n’est pas « tu casses, tu paies » mais, « je mets tout le monde en condition de se sentir bien en société pour avoir envie de réaliser, de créer, de s’épanouir et de progresser».
C’est une phrase un peu plus longue et plus difficile à comprendre pour les primates. Mais c’est un autre programme.
Malheureusement, il arrive après notamment la destruction des structures d’éducation populaire qui ont fleuri depuis l’émergence des congés payés, destruction organisée avec une succession de règles sécuritaires et de contraintes administratives qui ont détruit les infrastructures conçues pour la majorité d’enfants en état d’en bénéficier.
Sous couvert de normes de sécurité et d’accueil, la plus grande part des centres de vacances qui accueillaient des enfants des quartiers populaires ont été abandonnés faute de moyens et de possibilité d’investissements. Ces structures, comme les patronages laïques ou les différentes branches du scoutisme, œuvraient pour l’autonomie, la coopération, la capacité d’initiative des jeunes, axes majeurs de la socialisation et de la citoyenneté.
En outre, les formations d’intervenants effectuées dans ce cadre concernaient, jusqu’au début des années 1980 l’ensemble des enseignants du primaire, leur permettant de considérer les enfants dans leur globalité, et pas seulement comme des élèves.
Ces contraintes réglementaires allant de pair avec la mode consumériste et l’assèchement des structures d’encadrement des loisirs des entreprises ont relégué une majorité de jeunes hors de ces circuits de socialisation, les laissant notamment à la merci de structures confessionnelles ethno centrées.
Je considère que c’est un bel exemple de recul volontaire de la solution politique et collective.
La schlag et la menace sont antagonistes à la paix sociale.
C'est compliqué la géopolitique !
Dans les années 50, 60 et 70, l’ordre mondial était simple : le Nord exploitait les ressources du Sud, le camp de l’Oncle Sam affrontait le camp soviétique avec, en marge, quelques pays non-alignés. Simple également durant la période 80-90 : le néolibéralisme s’installait autour d’un axe Reagano-Thatcherien et de la trahison social-démocrate, l’URSS se fissurait, mettant fin à la guerre froide.
Aujourd’hui, sur fond de guerre hybride, c’est plus « compliqué », selon une formule trop en vogue. La jungle s’est affranchie de ses principes naturels : de nouveaux grands fauves sont apparus et ils construisent de surprenantes alliances. Les prédateurs bouillonnants et surdosés en testostérone (Trump et Milei) s’associent aux prédateurs au regard froid comme un long hiver sibérien (Xi et Poutine). Un monde multi-polaire se met en place, fait de BRICS et de broc, préparant l’avènement d’un ordre post-occidental.
L’Occident et ses valeurs communes ont explosé. La Grande Famille libérale s’est découvert quelques lointains cousins : ces libertariens qui veulent tronçonner l’Etat social, leur branche techno-californienne rivée à ses plateformes, ces techno-féodaux avides d’extraction minière et ces anarcho-capitalistes qui construisent un archipel de zones HPI (haut potentiel d’investissements), débarrassées de tout Etat et de toute règle. La Famille se recompose, autour du national-populisme, pour former une Internationale Ultra-Réactionnaire.
Dans l’ordre « simple », chacun croyait, rapport Meadows de 1972 mis à part, dans la croissance, les richesses infinies et les vertus du « doux » commerce. Aujourd’hui, les ressources planétaires s’épuisent et chacun se bat pour s’en assurer une part. On n’échange plus spécifiquement avec ses colonies mais avec ses vassaux ou ses copains du moment, au gré de ses intérêts stratégiques.
Sur les terres européennes, pas de grand fauve mais la brebis Ursula, affairée à rassembler son troupeau. Vainement puisque quatre égarés, Meloni, Weidel, Orban et Fico, sautillent vers l’herbe supposée plus verte de l’Internationale Ultra-Réactionnaire. Vainement puisque Macron joue les petits fauves de cirque (à l’ancienne) : le voici qui découvre ses menus crocs, émet un infime rugissement et pose ses papattes avant sur le tabouret pendant que claque le fouet du dompteur de la haute finance privée. L’avenir d’Ursula se jouera à l’extérieur, dans sa capacité à créer des partenariats avec d’autres troupeaux.
Dans cette jungle nouvelle, péril climatique aidant, les oasis de la démocratie se rétrécissent comme peau de chagrin et ce n’est pas l’Open source qui les sauvera. Quelque part dans la savane, l’Inde Modique et l’Afrique (injustement) Maudite attendent leur heure, se rêvant en Léviathans.
Un coktail d'enfer...
J’ai soif.
Oui j’ai toujours soif.
Sous cette motte d’herbe jaune
se cache l’élixir de ma jouvence.
Je souris.
Moi y’en a vouloir encore et toujours
de ce flot délicat de glyphosate,
avec sa petite pincée de PFEAS,
et puis tous ces chers néonicotinoïdes,
sans oublier les métaux lourds,
les médocs, les rejets des centrales nucléaires,
les particules élémentaires de plastique,
hum que c’est bon tout ça !
Mon verre est plein alors je le vide aussi sec.
J’en veux encore ! J’en veux pour ma fin !
Parce qu’ici tout est bien qui finit bien.
Le monde de ma santé avance à un train de sénateurs
alors je bois pour oublier…
Le service des urgences.
L’eau de vie venue de la terre ne sort plus indemne
du monde des affaires et de la finance.
Si tu bois de cette eau, tu seras un homme, mon fils !
Tu peux même la consommer sans modération,
aucune loi ne te l’interdira !!!
Même l’Élysée t’encouragera.
Avoir soif, c’est humain.
Alors bois et tais-toi !
Au pays de la gastronomie,
boire de l’eau c’est tout bon pour
l’industrie agro-alimentaire et la gastro
validée par les effluents des centrales nucléiares
pour les siècles des siècles.
Où ça ? Qui ça ? Le cancer n’existe pas.
Au bord de la mer primitive, les algues vertes non plus.
Tout de même, avoir croqué la pomme de la connaissance
pour en arriver là, c’est quand même un peu con, non ?
Nous sommes le jour après la guerre
Gaza au lendemain du génocide, ce sont des dizaines de milliers de corps enfouis sous 40 millions de tonnes de gravats.Bertold Brecht, dans les années trente, s’interrogeait : «Dans quelle époque vivons-nous, où une discussion sur les arbres est presque un crime, parce que cela revient à passer sous silence tant d’exactions ?» Nous sommes là pour dire Gaza, pour dénoncer la Palestine sous occupation. Pour crier et chanter notre soutien aux Palestiniens, pour dire que leur lutte est la nôtre.Nous sommes là pour évoquer Khalid, qui, comme des dizaines de milliers de personnes, passe ses jours à déblayer les gravats, à la recherche du corps de son fils et de son petit-fils. «J’ai perdu toute émotion, dit-il. Plus rien n’a de sens. Mon seul souhait, c’est de retrouver le corps de mon fils, pour pouvoir dire à ma petite-fille : « Voici la tombe de ton papa. »»Tous les jours, des centaines de corps sont extraits à main nue des décombres. Des corps auxquels il est souvent impossible d’associer un nom, un visage, une histoire. Qui pourtant, chacun, était unique, précieux, avait une famille qui l’aimait, des rêves.
Souvent aussi, il n’y a plus personne pour s’inquiéter de telle ou telle famille, car tout le voisinage n’est plus que gravats. Il n’y a plus de survivants, plus personne pour dire qui vivait là, qui a disparu, qui manque dans ces rues naguère vibrantes de bruits, d’odeurs, de vie.Gaza au lendemain du génocide, c’est Samir rentrant chez lui après seize mois de torture et de traitements inhumains dans les prisons israéliennes. Samir a perdu 20 kg. Il est brisé. Il a besoin de soins. Mais aussi d’amour, de bras, de réconfort. Arrivé chez lui, à Shuja’iya, il ne reconnaît plus rien. Sa maison a disparu. Et avec elle, ses parents, son frère, ses sœurs, sa nièce, ses neveux. Ghida, sa femme. Ses enfants. Gaza, pendant le génocide, c’est Sherin perdant sa maison, puis sa maman, et son frère et sa sœur, puis sa jambe, puis son papa. Puis la vie.
La Cisjordanie occupée, c’est Mustafa retrouvant son fils Abdelaziz. Par le jeu – si on peut dire – d’emprisonnements successifs, ils ont à eux deux passé 50 ans en prison, et 45 ans sans se voir.Gaza, c’est Mohammed, 20 mois, perdant deux mamans. La première, assassinée par les bombes de l’occupant au début du génocide. La seconde, celle qui l’a recueilli, quand son père, déplacé de force, arrive à retrouver son bébé, 16 mois plus tard. La Cisjordanie occupée, ce sont les 900 barrages militaires de l’occupant isolant les communes les unes des autres, coupant les villages des villes, créant des zones sans enseignants, sans médecins, sans flux, ni dans un sens ni dans l’autre, de nourriture ni de biens, engendrant pauvreté et souffrance.La Cisjordanie occupée, c’est l’occupant aimant à détruire la maison d’un prisonnier juste avant sa libération. C’est l’occupant aimant à arrêter à nouveau homme, femme ou enfant palestinien, quelques jours après l’avoir relâché.Cependant, ce n’est pas – seulement – parce que Palestine souffre que nous l’aimons. Mais parce qu’elle résiste, par tous les moyens. Parce que sa lutte est celle de l’olivier contre le char, des broderies face aux bulldozers, de ce que l’humanité a de plus beau face à l’horreur la plus perverse.Chaque assaut de l’occupant, chaque manquement des nations à assurer aux Palestiniens un avenir de justice, grandit leur détermination à résister.
«Les Palestiniens nous apprennent ce que faire société signifie. Ils ont non seulement continué à survivre pendant tous ces mois d’horreur, mais aussi à oeuvrer ensemble. L’enjeu n’est pas seulement la terre, mais son peuple. La générosité des uns envers les autres à ce moment était aux antipodes d’un monde très laid qui n’a rien fait pour stopper le génocide. Les Palestiniens sont déterminés à créer un monde enraciné dans la liberté, la justice et la dignité‘» : la parole d’Aimee Shalan. Les Palestiniens ne se contentent pas d’un cessez-le-feu au rabais – constamment présenté comme «fragile», mais sans qu’on nomme jamais qui le «fragilise» et le viole continuellement. Dans les faits, on dénombre plus de 269 violations du cessez-le-feu par Israël à ce jour à Gaza, dont 26 morts, selon le Hamas, tandis que le ministère de la Santé fait état de 92 morts par ciblage direct. Ces chiffres ne tiennent pas compte des victimes du génocide par le blocus, qui n’a pas cessé : blessés et malades qui continuent de mourir dans un système de soins en ruines, enfants qui perdent la vie des suites de la famine. Qu’on m’explique en quoi l’entrée de fournitures médicales, de nourriture en quantité, de vêtements, de tentes, de mobil-homes, de fuel, de machines pour remettre en état les réseaux d’eau, d’équipement pour déblayer les gravats, de groupes électrogènes, de panneaux solaires, de matériaux de construction, mettent en péril la sécurité d’Israël. Qu’on m’explique en quoi l’ouverture du point de passage de Rafah vers l’Égypte constitue une menace pour Israël. En quoi l’évacuation des blessés et des malades, qui, tous, sont condamnés à mourir s’ils restent à Gaza, représente un danger pour Israël.Nos éditocrates s’indignent de ce que les otages israéliens aient perdu du poids à Gaza – occultant dans un cynisme sans nom, doublé d’une amnésie abjecte et complice, que Netanyahou est sous mandat d’arrêt international pour le crime contre l’humanité que constitue l’instrumentalisation de la faim comme arme de guerre à Gaza.
Passant aussi sous silence l’état de santé alarmant des otages palestiniens, leurs innombrables récits de torture, de privation de nourriture, de traitements dégradants subis dans les geôles de l’occupant. Qu’on m’explique l’indignation sélective de l’Occident, la variabilité de ses degrés de tolérance à l’inacceptable. L’Occident s’offusque à présent du plan américain de déplacement forcé de la population de Gaza. On ne saurait que s’en réjouir – si l’hypocrisie cynique et l’amnésie criminelle ne sourdaient, là aussi, de toute part. C’est comme si rien ne s’était passé avant la déclaration du président américain. Comme si, pendant 16 mois, 1,9 millions de Palestiniens de Gaza n’avaient pas été déplacés de force. Comme s’il n’y avait pas eu de génocide, qui n’a jamais suscité de telles condamnations. Comme s’il n’y avait pas, en ce moment même, 40 000 Palestiniens déplacés de force dans le Nord de la Cisjordanie. L’Occident se donne bonne conscience après avoir absout Netanyahou et Biden. Mais surtout, l’Occident semble découvrir, sans pour autant le comprendre, que le projet sioniste est un colonialisme de remplacement, pour reprendre l’expression de Pierre Stambul. Que le nettoyage ethnique est intrinsèque au sionisme. Les 2/3 de la population palestinienne en ont bel et bien été victimes en 1947-1948, lorsque 800 000 Palestiniens ont été expulsés de chez eux. Avant le 7 octobre, 80% des habitants de Gaza étaient des réfugiés, c’est-à-dire des personnes ayant subi le nettoyage ethnique sioniste. Je voudrais terminer par une pensée pour Aya. Elle vient de rentrer chez elle, à Gaza-Ville. De retrouver sa maison, en ruines. Elle est seule. Abdallah, son mari, Hamza, son fils de 4 ans, Raghad, sa fille de 2 ans, ne rentreront jamais chez eux.
Une candidate unique à gauche pour la présidentielle
L’affaire de l’affiche éphémère des « Nouvelles Alliances », pensée et autorisée au sein de l’état-major mélenchonien avant d’être précipitamment retirée, traduit sans ambiguïté la volonté de certains responsables insoumis d’accélérer une dérive conduisant inévitablement dans le mur des « gauches irréconciliables ».
Dès lors, se pose à nous tous la question : comment sortir du piège d’une guerre fratricide qui annonce à l’avance l’échec des gauches à promouvoir une candidature unique à la prochaine élection présidentielle, quelles que soient les circonstances et la temporalité de cette échéance à venir ? Unicité obligée, on le sait tous, pour accéder au 2 e tour avec des chances raisonnables de l’emporter sur la déferlante RN en préparation.
C’est pour tenter de répondre à cette question qui me paraît cruciale que j’émets ici sans ambages, au risque de mettre les pieds dans un plat qui semble actuellement interdit, une proposition « unicitaire » simple : entendons-nous sur le nom de Lucie Castets ! Pourquoi pas Mélenchon ? C’est pourtant lui en effet qui a failli en 2017, puis 2022, être notre atout gagnant… et qui, victorieux, nous aurait épargné ces dix délétères années de macronisme ! Hélas, peut-être, cette carte n’est plus jouable. Qui ne voit, en dehors de l’intéressé et de ses inconditionnels, que cette carte s’est périmée ? Tant son titulaire s’est appliqué, enfermé dans son rêve présidentialiste, à se « cramer » au feu ou au jeu d’une volonté excessive et maladroite – devenue insupportable à trop de monde parmi son électorat potentiel ! –, d’un hégémonisme personnel et autoritaire sur l’ensemble des gauches. Avec l’aide puissante, il est vrai, d’une armée médiatique au service de l’oligarchie qui aime tellement ce dragon à langue de feu qu’elle ne rate aucune occasion de le « châtier », y compris par le mensonge à répétition sur son « antisémitisme » fantasmé, confondu avec son courageux soutien à la cause palestinienne, en particulier. C’est injuste sur le fond, mais vouloir ignorer l’importance de l’indice de popularité dans une élection présidentielle serait absurde, tout simplement suicidaire !
Pourquoi Lucie Castets ? Très simplement : si cette nouvelle venue dans notre jeu de quilles national a pu faire, adoubée par LFI, consensus entre tous les cousins de gauche pour une candidature unique au poste de première ministre, en bonne et due connaissance et souscription du projet du NFP, pourquoi cette candidature rassembleuse devrait-elle être récusée pour la présidentielle ?
Notamment avec l’avantage, auprès de la part la plus féministe de l’électorat, de couper l’herbe sous le pied à un argument de campagne que ne manquerait pas d’exploiter le camp adverse – les amis de Marine Le Pen, si nous campions dans la tradition masculine, sinon masculiniste. Cartes sur table : je tiens que Lucie Castets, si elle en est d’accord bien sûr, peut être le « joker » pouvant sortir les gauches du concours perdant/perdant, en forme de chamboule-tout, qu’annoncerait l’organisation d’une primaire à laquelle, de surcroît, le compétiteur Mélenchon s’est toujours dérobé. Pour faire bonne mesure, j’ajoute que le choix de cette option ouvrirait alors les portes à la possibilité d’organiser, au sein de la gauche au sens large incluant évidemment les Écologistes, mais moins évidemment les Hollandistes – à leur tour coincés ! –,un véritable débat idéologique et programmatique, non miné par les querelles d’ego et de boutiques, tel qu’en évoquait la nécessité un récent article de Roger Martinelli dans la revue Regards. Débat d’idées, et non plus de personnes, pour actualiser et affiner les bases d’une vraie campagne unitaire ayant du souffle, telle que l’attendent, sans plus trop oser le dire, beaucoup de nos concitoyens des villes et des bourgs !
Trump et les minorités
J’ai été très surprise par l’article du n° 1846 sur le retour de Trump et les minorités en danger : plus de deux pages sur les LGBTQ+ et deux lignes et demie sur les expulsions que subissent et vont subir les migrants. […]
Sans nier les difficultés auxquelles risquent d’être confrontées les minorités sexuelles,négliger les violences que vont vivre les migrants, femmes, hommes, enfants, non blancs et les plus pauvres parmi des plus pauvres me dérange profondément. […]
Élection municipale partielle à Villeneuve-Saint-Georges
La présentation du résultat des élections à Villeneuve-Saint-Georges par Roger Martelli est très tendancieuse. Il oublie d’aborder plusieurs questions.
Pourquoi donc le PC, qui avait perdu les élections en 2020 en se faisant sévèrement battre par la liste de droite (27 % contre 61 %), a-t-il persisté à vouloir garder la main sur la liste d’union et refusé l’alliance au premier tour sous la direction de Boyard, qui venait d’accumuler les bons scores dans la ville ?
Pourquoi a-t-il refusé les 10 postes éligibles et les 3 adjoints proposés par Boyard au 2 e tour. Dans mon expérience municipale, une fusion proportionnelle se réalise si on a négocié l’union avant le premier tour, pas si on ne s’y résout qu’après avoir été battu. Et on peut légitimement s’interroger pour savoir si, la situation étant inversée, la fusion aurait été proposée à Boyard. D’autant que de nombreux candidats de la liste du PC avaient refusé d’emblée toute union avec la liste de Boyard, comportant selon eux des « antisémites » et des « islamistes ».
Pourquoi le reste de la gauche n’a appelé à aucun moment à voter pour Boyard, se contentant mollement d’appeler à battre la droite ?
Si Boyard a perdu malgré un sursaut de participation dans les cités, c’est à cause d’un mauvais report des électeurs du PC et d’une mobilisation forcenée des médias et des électeurs de droite. C’est ici qu’il convient de dénoncer une campagne de calomnie, fondée notamment sur des messages contrefaits attribuant à certains membres de la liste Boyard des positions antisémites et pro-Hamas, jamais combattue et parfois relayée par le reste de la gauche. En réalité, Boyard a réalisé une bonne performance, gagnant 12 % par rapport au score de la gauche en 2020 (toute comparaison avec d’autres scrutins étant infondée). De fait, la gauche ne gagnera pas sans union avec LFI. Tant que le reste de la gauche tolérera que sa principale composante subisse des accusations illégitimes à propos d’antisémitisme, de laïcité, de républicanisme, de chaos, de communautarisme, de soutien au Hamas, elle perdra.
Le traitement injuste des années « TUC »
Ma compagne est née en janvier 1965 et a commencé à travailler dès l’âge de 17 ans en 1982 ; comme l’indique son relevé de carrière, elle avait déjà, à l’âge de 20 ans, cotisé 12 trimestres pour sa retraite.
D’avril 1986 à décembre 1987, elle a effectué un TUC (travail d’utilité collective) à la mairie de sa commune de résidence Fleurbaix (62) ; pour l’instant, elle ne voit même pas apparaître les trimestres assimilés correspondants comme prévu par la réforme des retraites de 2023. Mais, quand bien même cette période de travail de 21 mois serait correctement prise en compte, ces trimestres ne seront pas réputés cotisés comme peuvent l’être des périodes de chômage ; donc, cette prise en compte de sa période de TUC ne changera absolument rien quant à son âge de départ en retraite… Ma compagne pourra partir en retraite à l’âge de 62 ans et 9 mois en ayant commencé à travailler à l’âge de 17 ans ; soit au terme de 45 ans et 9 mois de travail, ce qui correspond à 183 trimestres, bien au-delà des 172 trimestres prévus par la réforme de 2023 !
En conclusion, ma compagne aurait mieux fait de rester au chômage en 1986 et 1987 plutôt que d’accepter de travailler en TUC ; c’est là un incompréhensible scandale, d’une profonde injustice ! À l’heure où va s’ouvrir pour plusieurs mois un « conclave » sur les retraites, voulu par notre premier ministre, il serait très intéressant que le cas de ces milliers de jeunes qui ont accepté ces TUC dans les années 1980 soit mis sur la table ; avec, en finalité, la
requalification des trimestres assimilés en trimestres cotisés ou même réputés cotisés, dans les mêmes conditions que les périodes de chômage.
La devise de notre pays est « Liberté, égalité, fraternité » ; il ne s’agirait là que de rétablir l’égalité entre toutes et tous les salarié·es, une simple mesure de justice sociale en matière de calcul des droits à la retraite. Un groupe Facebook d’environ 5 500 personnes concernées s’est constitué : https://www.facebook.com/groups/tuclesoublies