Courrier des Lecteurs

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Une candidate unique à gauche pour la présidentielle

#4 · le 10 février 2025 · Jacques · Savoie

L’affaire de l’affiche éphémère des « Nouvelles Alliances », pensée et autorisée au sein de l’état-major mélenchonien avant d’être précipitamment retirée, traduit sans ambiguïté la volonté de certains responsables insoumis d’accélérer une dérive conduisant inévitablement dans le mur des « gauches irréconciliables ».

Dès lors, se pose à nous tous la question : comment sortir du piège d’une guerre fratricide qui annonce à l’avance l’échec des gauches à promouvoir une candidature unique à la prochaine élection présidentielle, quelles que soient les circonstances et la temporalité de cette échéance à venir ? Unicité obligée, on le sait tous, pour accéder au 2 e  tour avec des chances raisonnables de l’emporter sur la déferlante RN en préparation.

C’est pour tenter de répondre à cette question qui me paraît cruciale que j’émets ici sans ambages, au risque de mettre les pieds dans un plat qui semble actuellement interdit, une proposition « unicitaire » simple : entendons-nous sur le nom de Lucie Castets ! Pourquoi pas Mélenchon ? C’est pourtant lui en effet qui a failli en 2017, puis 2022, être notre atout gagnant… et qui, victorieux, nous aurait épargné ces dix délétères années de macronisme ! Hélas, peut-être, cette carte n’est plus jouable. Qui ne voit, en dehors de l’intéressé et de ses inconditionnels, que cette carte s’est périmée ? Tant son titulaire s’est appliqué, enfermé dans son rêve présidentialiste, à se « cramer » au feu ou au jeu d’une volonté excessive et maladroite – devenue insupportable à trop de monde parmi son électorat potentiel ! –, d’un hégémonisme personnel et autoritaire sur l’ensemble des gauches. Avec l’aide puissante, il est vrai, d’une armée médiatique au service de l’oligarchie qui aime tellement ce dragon à langue de feu qu’elle ne rate aucune occasion de le « châtier », y compris par le mensonge à répétition sur son « antisémitisme » fantasmé, confondu avec son courageux soutien à la cause palestinienne, en particulier. C’est injuste sur le fond, mais vouloir ignorer l’importance de l’indice de popularité dans une élection présidentielle serait absurde, tout simplement suicidaire !

Pourquoi Lucie Castets ? Très simplement : si cette nouvelle venue dans notre jeu de quilles national a pu faire, adoubée par LFI, consensus entre tous les cousins de gauche pour une candidature unique au poste de première ministre, en bonne et due connaissance et souscription du projet du NFP, pourquoi cette candidature rassembleuse devrait-elle être récusée pour la présidentielle ?

Notamment avec l’avantage, auprès de la part la plus féministe de l’électorat, de couper l’herbe sous le pied à un argument de campagne que ne manquerait pas d’exploiter le camp adverse – les amis de Marine Le Pen, si nous campions dans la tradition masculine, sinon masculiniste. Cartes sur table : je tiens que Lucie Castets, si elle en est d’accord bien sûr, peut être le « joker » pouvant sortir les gauches du concours perdant/perdant, en forme de chamboule-tout, qu’annoncerait l’organisation d’une primaire à laquelle, de surcroît, le compétiteur Mélenchon s’est toujours dérobé. Pour faire bonne mesure, j’ajoute que le choix de cette option ouvrirait alors les portes à la possibilité d’organiser, au sein de la gauche au sens large incluant évidemment les Écologistes, mais moins évidemment les Hollandistes – à leur tour coincés ! –,un véritable débat idéologique et programmatique, non miné par les querelles d’ego et de boutiques, tel qu’en évoquait la nécessité un récent article de Roger Martinelli dans la revue Regards. Débat d’idées, et non plus de personnes, pour actualiser et affiner les bases d’une vraie campagne unitaire ayant du souffle, telle que l’attendent, sans plus trop oser le dire, beaucoup de nos concitoyens des villes et des bourgs !

Trump et les minorités

#3 · le 08 février 2025 · Caroline

J’ai été très surprise par l’article du n° 1846 sur le retour de Trump et les minorités en danger : plus de deux pages sur les LGBTQ+ et deux lignes et demie sur les expulsions que subissent et vont subir les migrants. […]

Sans nier les difficultés auxquelles risquent d’être confrontées les minorités sexuelles,négliger les violences que vont vivre les migrants, femmes, hommes, enfants, non blancs et les plus pauvres parmi des plus pauvres me dérange profondément. […]

Élection municipale partielle à Villeneuve-Saint-Georges

#2 · le 07 février 2025 · Philippe · Paris

La présentation du résultat des élections à Villeneuve-Saint-Georges par Roger Martelli est très tendancieuse. Il oublie d’aborder plusieurs questions.

Pourquoi donc le PC, qui avait perdu les élections en 2020 en se faisant sévèrement battre par la liste de droite (27 % contre 61 %), a-t-il persisté à vouloir garder la main sur la liste d’union et refusé l’alliance au premier tour sous la direction de Boyard, qui venait d’accumuler les bons scores dans la ville ?

Pourquoi a-t-il refusé les 10 postes éligibles et les 3 adjoints proposés par Boyard au 2 e  tour. Dans mon expérience municipale, une fusion proportionnelle se réalise si on a négocié l’union avant le premier tour, pas si on ne s’y résout qu’après avoir été battu. Et on peut légitimement s’interroger pour savoir si, la situation étant inversée, la fusion aurait été proposée à Boyard. D’autant que de nombreux candidats de la liste du PC avaient refusé d’emblée toute union avec la liste de Boyard, comportant selon eux des « antisémites » et des « islamistes ».

Pourquoi le reste de la gauche n’a appelé à aucun moment à voter pour Boyard, se contentant mollement d’appeler à battre la droite ?

Si Boyard a perdu malgré un sursaut de participation dans les cités, c’est à cause d’un mauvais report des électeurs du PC et d’une mobilisation forcenée des médias et des électeurs de droite. C’est ici qu’il convient de dénoncer une campagne de calomnie, fondée notamment sur des messages contrefaits attribuant à certains membres de la liste Boyard des positions antisémites et pro-Hamas, jamais combattue et parfois relayée par le reste de la gauche. En réalité, Boyard a réalisé une bonne performance, gagnant 12 % par rapport au score de la gauche en 2020 (toute comparaison avec d’autres scrutins étant infondée). De fait, la gauche ne gagnera pas sans union avec LFI. Tant que le reste de la gauche tolérera que sa principale composante subisse des accusations illégitimes à propos d’antisémitisme, de laïcité, de républicanisme, de chaos, de communautarisme, de soutien au Hamas, elle perdra.

Le traitement injuste des années « TUC »

#1 · le 05 février 2025 · Xavier, syndiqué à la CGT-SAP

Ma compagne est née en janvier 1965 et a commencé à travailler dès l’âge de 17 ans en 1982 ; comme l’indique son relevé de carrière, elle avait déjà, à l’âge de 20 ans, cotisé 12 trimestres pour sa retraite.

D’avril 1986 à décembre 1987, elle a effectué un TUC (travail d’utilité collective) à la mairie de sa commune de résidence Fleurbaix (62) ; pour l’instant, elle ne voit même pas apparaître les trimestres assimilés correspondants comme prévu par la réforme des retraites de 2023. Mais, quand bien même cette période de travail de 21 mois serait correctement prise en compte, ces trimestres ne seront pas réputés cotisés comme peuvent l’être des périodes de chômage ; donc, cette prise en compte de sa période de TUC ne changera absolument rien quant à son âge de départ en retraite… Ma compagne pourra partir en retraite à l’âge de 62 ans et 9 mois en ayant commencé à travailler à l’âge de 17 ans ; soit au terme de 45 ans et 9 mois de travail, ce qui correspond à 183 trimestres, bien au-delà des 172 trimestres prévus par la réforme de 2023 !

En conclusion, ma compagne aurait mieux fait de rester au chômage en 1986 et 1987 plutôt que d’accepter de travailler en TUC ; c’est là un incompréhensible scandale, d’une profonde injustice ! À l’heure où va s’ouvrir pour plusieurs mois un « conclave » sur les retraites, voulu par notre premier ministre, il serait très intéressant que le cas de ces milliers de jeunes qui ont accepté ces TUC dans les années 1980 soit mis sur la table ; avec, en finalité, la
requalification des trimestres assimilés en trimestres cotisés ou même réputés cotisés, dans les mêmes conditions que les périodes de chômage.

La devise de notre pays est « Liberté, égalité, fraternité » ; il ne s’agirait là que de rétablir l’égalité entre toutes et tous les salarié·es, une simple mesure de justice sociale en matière de calcul des droits à la retraite. Un groupe Facebook d’environ 5 500 personnes concernées s’est constitué : https://www.facebook.com/groups/tuclesoublies