Sélection télé
dans l’hebdo N° 988 Acheter ce numéro
Samedi 9 février
L’affaire Finaly
France 3, 23 h
Réalisé par David Korn-Brzoza, ce doc a été l’un des moments forts du Fipa, qui s’est récemment déroulé à Biarritz (voir Politis n° 987). Il revient sur un événement qui enflamma l’opinion publique dans les années 1950, l’histoire de deux enfants juifs recueillis par une institutrice pendant la guerre, qu’elle refusa de rendre à leur proche famille à la Libération. Un fait divers tragique et picaresque (si l’on en juge les tribulations des deux mômes à travers la France), viré en affaire d’État, divisant catholiques et juifs, cléricaux et laïcs, mondes intellectuel et judiciaire. Aux images d’archives, Korn-Brzoza ajoute le commentaire actuel des deux protagonistes, et quelques scènes restituées, sobres, évitant les travers du docu-fiction.
Lundi 11 février
Les disparus de Douala
France 5, câble, satellite et TNT, 21 h 35
Au début de l’année 2000, au Cameroun, une unité spéciale baptisée « Commandement opérationnel » était créée sur décret présidentiel. En soi, un groupe de militaires et de gendarmes mis en place pour lutter contre le grand banditisme sévissant à Douala. Très vite, ce Commandement s’est comporté tel un escadron de la mort. Intervenant de manière arbitraire, il massacre plus d’un millier de personnes en une année. Il suffit alors d’une simple dénonciation pour observer la disparition d’individus. Nombre d’entre eux sont passés par des camps de torture, avant une exécution finale. Un an après la fondation de cet escadron spécial, la disparition de neuf personnes déclenche l’ire de la population. Sous la pression de la rue, et avec l’implication de la presse, le Commandement est alors dissout. Au procès qui suit, seuls huit membres sont traduits en justice. Une mascarade. Plus de six ans après, rien n’est résolu. Journalistes, avocats et familles de victimes espèrent que justice soit faite un jour.
Mercredi 13 février
Margaret Thatcher, l’enfance d’un chef
Arte, 21 h
De l’enfance jusqu’à son accession à la tête du gouvernement anglais, en 1979, Camille Le Pomellec décrypte la personnalité de celle que les Soviétiques avaient alors surnommée Iron Lady. Un nom qui ne lui déplaisait pas. En même temps qu’elle brosse le portrait d’une femme dotée d’une étonnante force de persuasion, la réalisatrice relève un caractère cassant (voire castrateur), inflexible, opportuniste et puritain. Un portrait dressé à l’aide d’archives et de nombreux entretiens inédits, qui dessine l’origine des convictions ultralibérales de la Dame de fer, à rebours d’une Angleterre keynésienne. À suivre, la Guerre des Malouines , de Peter Kosminsky, documentaire qui revient sur ce conflit avec des documents amateurs inédits. Une guerre teintée de postcolonialisme.