Grèce : Derniers conflits avant le grexit ?
Les créanciers de la Grèce veulent mettre à genoux le gouvernement Tsipras.
dans l’hebdo N° 1357 Acheter ce numéro
Les échanges de documents pour un accord entre la Grèce et ses créanciers ont eu lieu le 2 juin, à la suite du mini-sommet qui s’est tenu à Berlin. Une rencontre qui a réuni lesdits créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Union européenne), ainsi que la chancelière allemande, Angela Merkel, et François Hollande. Mais le déblocage de la dernière tranche des prêts consentis au pays s’éloigne, les créanciers ayant durci leurs exigences en prônant des actions prioritaires, dévoilées par les médias grecs [^2]. Des réformes très éloignées de l’accord présenté par le gouvernement d’Alexis Tsipras pour la période 2015-2016. L’examen des deux textes révèle que les créanciers, en particulier l’Allemagne et le FMI, ne laissent aucune marge de manœuvre à Athènes, quitte à envisager une « possibilité de sortie de la Grèce » de la zone euro, une piste ouvertement évoquée par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.
Les créanciers demandent 3 milliards d’euros d’économies à réaliser en 2015 : retraites, santé, etc. et réclament une réforme des taux de TVA à 11 % pour les médicaments, l’alimentation et l’hôtellerie, et à 23 % pour le reste. Le document exige aussi un vaste plan de privatisation et opte pour le non-dit sur la question de la dette publique du pays. S’adressant au Parlement grec le 5 juin, Alexis Tsipras a qualifié d’ « absurdes » et d’ « irréalistes » ces propositions. Le 9 juin, Athènes a soumis à ses créanciers de nouvelles propositions alternatives. Mais, le 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d’euros au FMI. Et, sans accord d’ici là, les créanciers poussent le gouvernement grec dans l’impasse.
[^2]: Lire : « Grèce, les vraies propositions d’accord en négociation », sur le blog de Thierry Brun, Politis.fr